samedi 7 juin 2008

Jean klein - Etre ouvert à l'ouverture...

Encore et encore, l'écoute du corps, de la sensation et s'ouvrir à cette disponibilité d'écoute ...


Sachez prendre du recul, ne pas vous laisser envahir par les mouvements de la vie: faire ce qui doit être fait, y réfléchir auparavant, mais en ne leur donnant que l'intérêt qu'ils méritent. Quant à votre corps, … au cours de vos promenades, ne comparez pas, restez dans la sensation. Voyez comme le vert des arbres vous fortifie, comme l'or de l'automne agit sur vous. Absorbez-les, sentez-les, touchez-les, admirez-les. Réjouissez-vous de ce qui vous émerveille, constatez, sans vous reportez au passé, à la mémoire. Votre regard manque parfois de fraîcheur, épurez-le, vous verrez, ce sera extraordinaire ensuite. Seul, le lâcher prise nous permet d'abandonner tour ce que nous ne sommes pas - nos résistances, nos agressions -, de nous libérer du faire et du non-faire pour être dans une parfaite disponibilité, un état d'attente sans rien attendre.
En d'autres mots, c'est une ouverture où, en fin de compte, nous sommes ouverts à l'ouverture. Vivez cela tous les jours, par une sorte de rappel, et ce n'est pas un problème de durée, nous sommes dans ce cas, au-delà de la durée; vos activités porteront l'empreinte de quelque chose de sacré: le retour à soi-même, à son origine, à sa demeure.
Mais, pour arriver à ce seuil, votre lâcher prise doit être complet, sans réserve. Commencez par prendre conscience de votre corps, explorez-le attentivement, sans but, sans chercher de résultat. Vous n'êtes plus complice de vos résistances, de vos agressions. celles-ci ne sont plus alimentées, fortifiées, tout se passe au niveau de la sensation et à ce moment-là, vous laissez faire. Votre volonté n'y est pour rien, cela se produit dès que vous avez constaté votre manque d'ouverture. Vous n'avez pas alors un corps mort, non, c'est votre corps énergétique qui s'est éveillé, manifesté. «Faire», et «non-faire» sont des états dans lesquels on entre et desquels on sort. Il est en vous un non état qui les coiffe et là, vous êtes au seuil de l'être. Voyez cette disponibilité. C'est votre seule ressource du reste; ne choisissez pas, ne concluez pas, soyez seulement prêt à recevoir, à accueillir. Mais n'oubliez pas; il n'y a rien à accueillir, faites fête à l'accueil, c'est tout.

Jean Klein - A l'écoute de soi - Editions Les Deux Océans