mardi 26 janvier 2010

Jean Marc Mantel - L'amour est présence


L'amour est présence. Le pouvoir de l'amour est d'être libre du besoin. Vouloir aimer appartient à la personne ; l'amour est sans vouloir. Vouloir être aimé appartient aussi à la personne. L'amour a t'-l besoin d'amour ? Lorsqu'un être est aimé, il est accepté tel qu'il est. Lorsque le monde est aimé, il est accepté tel qu'il est.

L'amour qui se réfléchit dans le mental individuel devient individualisme, égocentrisme. Lorsqu'il se réfléchit dans le mental universel, il devient universalisme, altruisme. Lorsqu'il se libère de toute réflexion, il est amour pur, unique réalité.

Fondamentalement, être est amour. Les colères, chagrins et peurs disparaissent dans la plénitude de l'être. Ils ne sont que réactions liées à l'oubli de la nature de l'être.
La haine est un oubli de la nature ultime de l'être, qui est amour. L'oubli d'une chose n'est pas l'opposé à cette chose. L'oubli de la lumière solaire du fait des nuages ne remet pas en cause sa réalité.
La détente est l'état naturel du corps. C'est la peur qui le maintient sous tension. La peur trouve sa source dans le mental. Elle naît en même temps que la pensée "moi" et disparaît avec elle.
L'amour ne connaît pas la peur car il ne connaît pas la séparation. Lorsqu'il y a amour il n'y a plus de peur. C'est à la fois extraordinaire et important ; le pouvoir de l'amour serait de faire disparaître la peur. Notre cœur sourit à la vie, et tout est simple, léger, doux. L'amour c'est aussi cette liberté.

L'amour est intelligence. Il est le connaisseur du mental, et, en cela, le transcende. La pensée n'en est que son reflet, mais le reflet n'est qu'une pâle imitation de ce qu'il reflète. La voie du cœur est ainsi suprême intelligence.

L'amour est indifférencié dans sa nature, différencié dans son expression. Sa nature est une, son expression multiple.
Déguisé, sous des apparences multiples, il ne perd jamais le fil de ce qui est, étant lui même le fil et la main qui l'a tissé.


Jean Marc Mantel - Le pouvoir de l'Amour - Extrait de l'article publié aux Editions Recto-Verseau


lundi 25 janvier 2010

Yvan Amar - Notre corps... premier de tous les temples



Un temple est construit pour amener celui qui y pénètre à l'habiter d'emblée avec une conscience recueillie, attentive, imprégnée du sens du sacré. Toute conscience alliant ces qualités génère naturellement un temple en sa présence, un lieu où une telle conscience s'installe en sacralité, sanctifié par cette qualité de conscience à ce qui est. Approcher son corps avec une écoute attentive et une qualité de conscience recueillie, le sacralise et en fait le premier de tous les temples.

Le temple a été fait pour l'homme, pas l'homme pour le temple. En retrouvant le temple du corps, nous retrouvons l'univers tout entier, la liberté et la responsabilité d'origine. Lorsque nous approchons ensemble, respectueusement, consciemment, l'énigme et le miracle du corps, nous le faisons habités de cette intention, de cette mémoire ancienne qui nous pousse à retrouver notre dimension véritable, à nous réinsérer harmonieusement, justement et activement dans le grand processus vivant. Cela se passe sur le parvis du temple, quand nous passons du profane au sacré. De la même façon, sur le parvis de votre corps, entrez dans le sacré en entrant dans la conscience du temple qu'il est.


Yvan Amar - La conscience corporelle - Les Editions du Relié


samedi 23 janvier 2010

My first jump under the sunset par ShuYun08


Chaque soir, au bord de la mer,
elle contemplait le soleil d'or fondu dans le néant des eaux.
Accompagnant de sa pensée le dieu mourant,
elle recevait en retour une leçon de courage
- ne rien retenir près de soi,
simplement saluer ce qui s'en va
après nous avoir frôlés de son amour.


vendredi 22 janvier 2010

Jon Kabat Zinn - Pratique de la conscience éveillée


La pleine conscience, c’est la contemplation du moment présent dans un esprit d’attention et de discernement.

La conscience éveillée est une ancienne pratique bouddhiste qui s’applique parfaitement à nos vies contemporaines. Cette pratique à tout à voir avoir avec l’éveil de notre conscience et le désir de vivre en harmonie avec soi-même et le monde qui nous entoure. Il s’agit de prendre conscience de qui nous sommes, d’un questionnement sur le monde et de notre place dans le monde. Il s’agit d’apprécier la plénitude de chaque moment que nous vivons et surtout, d’être en contact avec notre être dans sa plénitude.

Notre état de veille ordinaire est très limité et contraignant. La méditation nous aide à sortir de cet automatisme inconscient, nous donnant ainsi la possibilité de réaliser toutes nos capacités conscientes et inconscientes.
La conscience éveillée signifie "faire attention" d’une manière particulière : délibérément, au moment présent et sans jugements de valeur. Cette sorte d’attention nourrit une prise de conscience plus fine, une plus grande clarté d’esprit et l’acceptation de la réalité du moment présent. Cela met en évidence le fait que nos vies sont une succession de moments où nous avons intérêt à être présents.

Une conscience distraite du moment présent crée en nous des problèmes renforcés par nos peurs et notre manque de confiance en nous - problèmes qui ne feront que s’amplifier avec le temps. Ainsi, nous nous sentons parfois enlisés dans les difficultés de la vie, ayant perdu le contact avec la réalité et avec les autres. Nous n’avons plus l’énergie de rassembler nos forces dans une direction précise qui nous apporterait plus de satisfactions.
La conscience éveillée est un moyen simple mais efficace pour se débloquer, pour prendre contact avec nos propres ressources vitales, pour cultiver notre rapport avec la famille, avec la vie professionnelle, avec le monde et, surtout, avec notre propre personne.

Lorsque nous nous engageons à "prêter attention", avec un esprit ouvert, dénué de tout préjugé, en faisant abstraction de nos sympathies ou de nos antipathies, de nos projections et de nos espoirs, de nouvelles possibilités s’ouvrent à nous qui nous permettent de nous libérer de la camisole de force de l’inconscient.

J’aime définir la conscience éveillée comme un art de vivre. Il n’est pas nécessaire d’être un bouddhiste ou un yogi pour le pratiquer. Le mot "Bouddha" signifie celui ou celle qui s’est éveillé à sa vraie nature.

La conscience éveillée est un procédé pratique pour développer le potentiel de chacun. Le processus n’a rien d’une analyse froide et insensible. Au contraire, ses attributs sont la douceur, l’appréciation du moment présent, l’amour de soi et des autres.


Jon Kabat Zinn - Texte édité sur le site www.buddhaline.net


samedi 9 janvier 2010

Yvan Amar - Le chemin qui fait de l'autre notre prochain...


... Là où siège la difficulté, là est la pratique. Qu'est-ce qui est difficile? C'est l'autre. L'autre est la difficulté, l'autre est la pratique.
Dans la contemplation, l'un est la joie, l'un est la pratique. Dans l'action, l'autre est la difficulté, l'autre est donc la pratique. Soyons simples et reconnaissons que nous considérons l'autre, depuis toujours, comme la source des bienfaits et la source des souffrances. On se dit que c'est à cause de l'autre, la faute de l'autre, ou grâce à l'autre.

L'enseignement de la prise de conscience m'oblige à amener ma conscience, mon attention, là où c'est difficile et en relation à l'endroit de la difficulté, je suis aussi obligé à la relation consciente. Et là, que vais-je voir? Je vais constater, avec une acuité de plus en plus profonde, combien cette relation est négligée. Combien elle est profane, dans le sens d'être avant tout utilitaire : ce qui est bon pour moi, je le prends; ce qui est mauvais pour moi, je le repousse, et ceci sur tous les plans: matériel, corporel, sensoriel, autant qu'affectif, émotionnel, sentimental ou encore conceptuel. J'attire ce qui m'arrange, je repousse ce qui me dérange. Tout mon rapport à l'autre, qu'il soit un être humain, un objet, un événement, une situation, tout cet univers est géré par cette loi: attirer-repousser, j'aime-je n'aime pas, je prends-je rejette. Est-ce que je peux penser un instant, connaître véritablement la nature de l'autre, la nature de la relation, si je ne vis de l'autre et de la relation que ce processus-là ?

Quand je parle d'un chemin, quand je parle d'une quête, c'est la quête d'un sens beaucoup plus vaste que cette simple relation-là. C'est la quête d'une qualité beaucoup plus vaste que ce genre de commerce que j'ai avec l'autre, cette transaction continuelle, ce marché. Cette quête me demande de voir dans l'autre quelque chose de beaucoup plus vaste que ce qui peut servir ou desservir mon intérêt personnel.

Cela n'est possible que si, ayant ressenti l'autre comme mon chemin, je suis prêt à l'accueillir, à lui ouvrir ma porte, à pratiquer l'hospitalité véritable.
Ce chemin-là s'avère un immense défi. C'est d'une telle exigence, d'une telle obligation, que cela rend ce chemin aussi respectable, vénérable que les chemins tant chantés de la renonciation, de la transcendance ou du souverain détachement. Il est aussi noble le chemin du souverain attachement à ce qui est ! - avec le sentiment profond de responsabilité grandissante qui en découle.
Le chemin de la relation consciente, le chemin de l'autre, c'est le chemin qui fait de l'autre notre prochain (notre semblable), car le divin ne se révèle pas dans l'autre, le divin se révèle dans le prochain. Le prochain exprime, en effet, une relation d'une qualité entièrement différente.
L'autre est le partenaire d'un marché dans la relation, car ce sont deux autres qui se rencontrent. Mais lorsque l'autre est devenu mon prochain, cela indique un changement dans la qualité de la relation. Cette relation-là, c'est la nature de la réalité que nous cherchons, cette relation qui fait de l'autre le prochain, c'est l'amour…


Yvan Amar - L'obligation de conscience - Editions Le Relié


mardi 5 janvier 2010


L'art de vivre consiste à garder intact le sentiment de la vie
et à ne jamais déserter le point d'émerveillement
et de sidération qui seul permet à l'âme de voir.

Christian Bobin