vendredi 30 juillet 2010

Jean Klein - Accepter touche notre cœur, c’est un abandon.



En acceptant une situation nous sommes complètement libres. Accepter se manifeste dans notre être. En acceptant une situation, nous acceptons la situation dans notre totalité. Accepter ne relève pas de la pensée, je dirais que c'est au-delà de la pensée, parce que la pensée ne peut jamais accepter.

En acceptant, ce n'est pas sur la situation que nous mettons l'accent, c'est sur
l’acceptation elle même. Cela nous apporte une liberté totale, une ouverture complète. C'est seulement en acceptant une situation que nous voyons ce qu'est la situation, ce que sont les faits. L'action, alors, surgit de la situation, des faits. La décision d’agir ne passe pas par la pensée. Elle est spontanée. La volonté n'intervient pas, parce qu'en acceptant, il n'y a pas de place pour un ego, pour un «je».

N’essayez pas de sortir de la situation, parce que votre tentative ne fera que remplacer la situation. Vous êtes alors aussi enchaîné qu'auparavant. Accepter la situation est le plus immédiat que vous puissiez faire. C'est le commencement!
Et ce n’est pas une acceptation psychologique, c'est une acceptation organique. C'est une acceptation comme celle d'un scientifique qui accepte les données d'un problème à résoudre. Quand vous accepterez les faits de cette manière, vous vous trouverez hors de la situation. Vous êtes dans le sentiment d'acceptation, mais non dans ce que vous acceptez : l'objet, la situation. Accepter veut dire accueillir chaque fait, chaque perception qui vous vient. Cela signifie que vous acceptez vos réactions comme une partie intégrante des faits.

Observez alors comment «accepter» agit sur vous : comment vous sentez vous dans cette acceptation ? Est-ce que vous expérimentez une liberté ? Une ouverture ?

Et c'est bien ce que nous recherchons, cette ouverture, n'est-ce pas ? Si nous ne cherchons pas une solution en tant que telle, la solution est comme un effet secondaire de l'acceptation. Nous découvrons que c'était l'acceptation, le fait d'accueillir, que nous recherchions.

Accepter ne se passe pas dans la pensée, ce n'est pas intellectuel. Accepter entraîne l'harmonisation de la pensée. Accepter la situation harmonise la situation. La pensée, les sentiments, ainsi de suite, participent à la totalité. Quand l'accent est mis sur l'acceptation elle-même, la pensée et le corps fonctionnent de manière appropriée.
Ce qui est important c'est d'observer comment le fait d'accepter agit sur vous. Faites de cette position d'acceptation un objet d'observation. Prenez note de la façon dont vous percevez et fonctionnez quand vous êtes dans une attitude d'accueil.

Accepter est libre de volonté, accepter est absolument actif, alerte : C'est actif-passif. Accepter, c'est lorsque vous dites : «Je ne sais pas». Vous devez accepter toutes vos réactions, quelles qu'elles soient, alors la situation se déploie dans votre acceptation.

En acceptant nous sommes vides. Mais dans notre acceptation subsiste parfois une attente. Une acceptation réelle est un lâcher prise, un abandon... Une attente ? mais une attente sans attente.
Vous voyez le film mais vous n’appartenez pas au film. Ce que vous appelez votre existence appartient au film. Mais votre conscience n’appartient pas au film. Ne vous identifiez pas au film. Soyez ce que vous êtes.
Accepter touche votre cœur. C’est un abandon. Accepter la situation est au delà du temps. Cela touche la totalité de votre être, cela agit puissamment sur vous.


Jean Klein - Transmettre la lumière - Editions Le Relié Poche