lundi 30 août 2010

Wayne Liquorman - Dans l'œil du cyclone règne l'acceptation...


... Tout autour il y a le tumulte tourbillon de la vie, mais dans l'œil du cyclone règne la paix, la quiétude. L'acceptation dont je parle est synonyme de cette paix et de cette quiétude.

Peut-être avez vous remarqué que l'acceptation est imprévisible. Vous ne pouvez la provoquer vous-même! En dépit de vos meilleures intentions, de vos plus valeureux efforts, l'acceptation a le chic pour vous glisser entre les doigts. L'acceptation survient, comme le fait la non-acceptation. Elle survient. L'acceptation peut surgir à tous instants et sans avertissements, sans préparation.Vous ne pouvez la fabriquer. Et reconnaître que vous ne pouvez la fabriquer, est en soi l'acceptation.

Tout est conscience. Tout ce qui se produit ne peut être autrement. Ceci n'est pas pour dire que cela ne vas pas changer dans la minute qui suit. Mais en cet instant précis il ne peut en être autrement. Et reconnaître cela est acceptation, la reconnaissance que ceci est, est la paix.

Cela n'a rien à voir avec l'approbation. Je ne suis pas en train de dire que vous devez aimer ce qui se passe. L'acceptation peut embraser quelque chose de tout à fait horrible, de tragique, de douloureux. Et au milieu de l'horreur, de la douleur, il peut y avoir la paix. Et la paix se trouve dans l'acceptation, dans la reconnaissance que cela est, en cet instant.

Quand l'acceptation se produit, nous disons que c'est la Grâce. Cette compréhension, cette acceptation, cet arrêt de l'implication, cette paix, est la Grâce...


Wayne Liquorman - L'accueil de l'évidence (
Extrait) - Editions Accarias L'originel


vendredi 27 août 2010

Aucune réaction ni évaluation....


Le Bouddha ne prononça que quelques paroles, mais elles contenaient tout l'enseignement : «Quand vous regardez, il ne doit y avoir rien d'autre que regarder ; quand vous entendez, rien d'autre qu'entendre ; quand vous sentez, goûtez, touchez, rien d'autre que sentir, goûter, toucher. Quand vous connaissez, rien d'autre que connaître. »

Quand un contact se produit par l'une des six bases d'expérience sensorielle, il ne devrait y avoir aucune évaluation, aucune perception conditionnée. Dès que la perception commence à estimer une expérience bonne ou mauvaise, notre vision du monde est déformée nos vieilles réactions aveugles. Pour libérer l'esprit de tout conditionnement, il faut apprendre à cesser d'évaluer le critère de réactions passées et à être conscient, sans évaluer ni réagir.


Extrait du commentaire du Dhammapada - Enseignements du Bouddha


mardi 24 août 2010

Leo Hartong - Lorsque toute tentative cesse, l'acceptation totale est là...



Acceptation, amour inconditionnel et félicité, autant de mots magiques bien connus de la plupart de ceux qui empruntent le chemin spirituel. Comme la plupart des mots, leur nature est quelque peu ambiguë. Séduisants, ils engendrent aussi d'immenses espérances. Ce sont là des choses que nous désirons mais qui, en même temps, peuvent paraître inaccessibles.

Je me souviens que dans mon enfance, on me disait que pour attraper un oiseau il fallait lui mettre du sel sur la queue. J'étais trop jeune pour me rendre compte que si je parvenais à le faire, c'est que j'avais déjà attrapé l'oiseau. Le même genre de paradoxe est inhérent aux concepts dont il est question dans ce texte.
Par exemple, on ne peut parvenir à l'acceptation totale en s'échinant à changer les choses. Une telle tentative implique que nous n'acceptons pas ce qui est. Lorsque toute tentative cesse, l'acceptation totale est là et l'oiseau est déjà attrapé. Souvent les chercheurs ignorent ce paradoxe et continuent d'essayer avec l'espoir ou la conviction que si l'on parvient à accepter totalement ce qui est, la réalisation s'ensuivra et qu'en conséquence, on connaîtra l'amour inconditionnel et la félicité.

Cet univers entier est le rêve du Soi. Notre identité est un point de référence conceptuel sur un continuum qui est le Soi profond. Et lorsque nous utilisons des mots comme amour inconditionnel, félicité et acceptation, nous cherchons à saisir nos propres mains.
Il y a une croyance parmi les chercheurs selon laquelle l'acceptation peut mener à la réalisation, la clarté et l'illumination. La vérité, c'est que le «moi» qui tente de se montrer «acceptant» ne peut jamais attraper l'oiseau.

L'acceptation totale est ce qui est ici même, en l'instant même, et non quelque chose que l'on peut accomplir dans le futur.
L'acceptation ne conduit pas à la clarté ; elle est la clarté que tout ce qui est ne peut être en aucune façon différent.
Les choses peuvent être apparemment différentes de ce qu'elles étaient, mais elles ne peuvent jamais être différentes de ce qu'elles sont. Tous les efforts en vue d'acquérir davantage d'acceptation, d'amour ou de félicité ne sont que l'illusion de l'ego essayant de s'accréditer en tant que protagoniste solide et bien réel, susceptible de progresser vers des états d'être de plus en plus raffinés.

La Pure Conscience ne pratique pas activement l'acceptation, l'amour et la félicité en tant qu'antipodes du rejet, de la haine et du désespoir. Ceci ne pourrait passer pour l'acceptation totale. La Pure Conscience est pareille à un miroir qui reflète tout sans la moindre résistance. Tout est accepté sans le moindre jugement. Cela inclut la façon dont vous vous percevez en cet instant précis. Comprenez bien : cela inclut votre graisse, votre calvitie, votre colère, vos doutes, votre aliénation et votre peur, ainsi que tout ce qui est douillettement roucoulant en vous. Qu'il y ait résistance, rejet, effort ou tension est sans importance. Tout ceci est observé de manière neutre et, par là, accepté.

Étant le Soi Un, à jamais parfait et omnipénétrant, que pourrais-je accepter et que pourrais-je rejeter? Qu'est-ce qui pourrait me donner de la joie et qu'est-ce qui pourrait me faire de la peine? Étant à jamais non-affecté et non-attaché, je suis en paix dans mon insondable Soi.

L'acceptation, la claire vision de ce que vous êtes, ne résultera pas de vos efforts ni de votre recherche, mais pourrait se révéler quand s'abolissent tentatives et recherches. L'acceptation totale, l'amour et la félicité pourraient alors être reconnues comme étant déjà là. La réalisation du Soi, la reconnaissance du Soi (qui signifie simplement voir ce que vous êtes déjà en cet instant même), équivaut à l'acceptation totale. Pouvez-«vous» accepter qu'il n'y a rien à faire? Pouvez- «vous» accepter que vous n'existez pas en tant qu'entité séparée? Si cela est possible, alors qui demeure pour faire l'acceptation?

Que la pensée qui se manifeste affirme: «Ceci est accepté» ou qu'elle affirme: «Ceci n'est pas accepté », ne fait aucune différence. La Pure Conscience inclut - et par conséquent accepte - les deux.

L'ego n'est pas capable de l'acceptation totale, mais il est inclus en elle. Il espère en vain que les efforts qu'il fournit pour devenir de plus en plus «acceptant» lui permettront d'atteindre l'état exalté d'illumination, qui à son tour est supposée engendrer félicité éternelle, paix et expérience de l'amour inconditionnel. Cette récompense après laquelle court l'ego, n'est toutefois ni une expérience que l'on peut avoir ni un état dans lequel on peut être. Au contraire, l'illumination est l'évaporation de l'illusion qu'il existe un individu pour en faire l'expérience ; c'est pourquoi il est nommé «l'état sans état».

Acceptation absolue, amour inconditionnel et félicité ne sont en fait que trois autres indicateurs de plus pointant vers l'espace lumineux de la Pure Conscience. Dans cette pureté, sans qualifications ni forme, même les concepts de contemplation neutre et de ce qui est contemplé, du miroir et de son contenu disparaissent.

Nous pouvons l'appeler félicité, puisque rien ne peut la troubler. Nous pouvons l'appeler acceptation totale, puisque rien n'est rejeté par elle. Nous pouvons l'appeler amour inconditionnel, puisque tout est embrassé par elle.

Cette magnifique simplicité, ce secret ouvert à tous, cette clarté intime, est tout ce qui est. C'est vous-même vous souhaitant la bienvenue chez vous. Vous êtes ceci.


Leo Hartong - S'éveiller au rêve. Le présent d'une vie lucide - Editions Accarias L'Originel




vendredi 6 août 2010

Thich Nhat Hanh - Chacun de nous doit s'occuper de lui-même

En ce temps de vacances, se mettre à l'écoute d'une histoire ....


Il y a une histoire dans le canon Pali à propos d'un homme qui se produisait dans un cirque en compagnie de sa fille. Dans leur numéro, le père plaçait un long bâton de bambou en équilibre sur son front, et sa fille grimpait au sommet du bambou. Après leur exhibition, les gens leur donnaient de l'argent qui leur permettait d'acheter du riz et du curry.

Un jour le père dit à sa fille: « Chère fille, nous devons prendre soin l'un de l'autre. Tu dois prendre soin de ton père, et moi je dois prendre soin de toi ; ainsi nous évoluerons en toute sécurité, notre numéro est très dangereux. »

En effet, si elle venait à tomber, ni l'un ni l'autre ne serait plus en mesure de gagner leur vie. Si elle se brisait la jambe, ils n'auraient plus rien à manger. « Nous devons veiller l'un sur l'autre pour continuer à gagner notre vie. »

Sa fille était sage. Elle dit : « Père, tu devrais plutôt dire : chacun de nous doit s'occuper de lui-même, ainsi nous pourrons continuer à vivre. Parce que dans le numéro, tu t'occupes de toi, et de toi seulement ; tu dois rester très stable et très alerte ; et cela m'aide. Et quand je grimpe, je dois faire attention à moi, grimper prudemment et veiller à ce que rien ne m'arrive. Voilà ce que tu devrais dire : tu fais bien attention à toi, et je fais bien attention à moi, de cette façon, nous pourrons continuer. »

Le Bouddha était d’accord avec la jeune fille.


Thich Nhat Hanh - La paix, un art, une pratique - Editions Bayard / Centurion