vendredi 27 juin 2008




L'amour sexuel tantrique

J'ai extrait ce texte du site http://www.lenouvelhomme.ch lors de mes recherches sur l'amour, la sexualité et le tantra.

Les médias se sont fait complices de l'ignorance qui prévaut dans notre société à l'égard de l'amour sexuel. Ils le réduisent à une affaire de positions, de jeux de pouvoir et de séduction et il est surprenant de constater que pratiquement tous les articles qui traitent de la sexualité ne parlent jamais d'amour ! Comment garder son partenaire, comment pimenter sa vie sexuelle, comment savoir si il ou elle nous trompe ou encore comment accroître le plaisir sont les thèmes généralement traités. Comment, comment, comment .....!

L'acte d'amour sexuel n'a rien à voir avec des techniques mais avec l'amour et son expression à travers le corps et le sexe. La sexualité tantrique a également fait une percée dans la palette des séminaires de développement personnel mais sa vérité a pu être aussi absorbée et diluée par le mensonge de notre ignorance. On ne peut utiliser le prétexte du divin, du spirituel ou du sacré pour justifier l'accès à toutes les pratiques sexuelles qui nous attirent mais que nous n'osons assumer pleinement.

L'excitation semble être le moteur de l'échange sexuel mais l'excitation n'est pas l'amour. Elle conduit à suivre ses désirs égoïstes au détriment d'une authentique rencontre et d'une vraie intimité. L'autre est alors utilisé comme moyen de générer de l'excitation qui conduit au plaisir et à l'orgasme. Un accord tacite veut que ce plaisir soit partagé et non pas égoïste mais il est, dans les deux cas, toujours au service de quelque chose qui n'est pas l'amour.

L'acte d'amour sexuel ne se focalise pas sur la recherche de l'excitation mais bien plus sur l'énergie d'amour qui se crée en étant présents l'un à l'autre et présents à ce qui se passe dans tout notre corps. Nous entrons là dans un univers de subtilité qui échappe complètement à la gamme des sensations produites par l'excitation. Pour donner un exemple pratique, l'homme ne cherchera pas à pénétrer la femme de toute son envie (ou de sa violence), mais caressera de ses mouvement l'intérieur de son vagin avec son pénis comme si il y avait là une main aimante qui caressait sa bien-aimée. Il doit faire preuve de subtilité, de finesse et de fermeté pour suivre et coopérer avec le mouvement de l'énergie et rester suffisamment attentif à ce qui se passe dans sa partenaire pour épouser au mieux cette respiration intime.

Il n'est pas question ici de préliminaires, mais de l'amour qui à lui seul peut générer une érection et un désir qui n'est pas celui de jouir, mais de goûter à sa (son) partenaire dans toutes ses dimensions.

L'homme et la femme doivent mourir à la partie sexuelle de leur ego, mourir à leurs impulsions égoïstes pour offrir à l'autre (et en retour à soi-même) l'amour le plus fin dont ils sont capables. Cette énergie, renforcée et augmentée des éléments subtils libérés en faisant l'amour, génère un feu qui participe activement au processus de la transformation intérieure.

Une telle rencontre nous confronte avec notre peur de l'intimité, du lâcher prise et de l'abandon à une puissance plus grande que ce dont nous avons l'habitude. Il ne suffit pas d'être à l'aise avec sa sexualité mais il faut encore avoir le cœur ouvert pour que le centre sexuel, le cœur et tout notre être se retrouvent dans une unité vivante, fluide et alignée sur une conscience présente à chaque instant.

Progressivement, l'acte sexuel amoureux se distinguera de tout ce que nous avons connu et retrouvera sa dimension sacrée. Le travail sur nous-mêmes pour accroître notre conscience portera ses fruits dans les autres domaines de notre vie et réciproquement. Faire l'amour sera parfois si puissant que pour en absorber les effets, plusieurs jours ou semaines seront nécessaires. Nous serons mis constamment au défi d'absorber de plus en plus d'amour et de nous aligner avec l'expansion intérieure qu'il provoquera en nous. Faire l'amour ne sera plus le lieu d'un plaisir rapide et passager mais le lieu privilégié d'une transformation intérieure qui dévoile peu à peu le nectar de l'amour que nous sommes.


mardi 17 juin 2008

Karl Graf Durckheim - Rendre visible le Divin dans le monde


La raison d'être de l'homme, semblable à celle de toutes les créatures, est de rendre visible le Divin dans le monde. Ce qui distingue l'homme, c'est que la grande, la Divine Vie, veut devenir consciente d'elle-même en lui, dans la liberté, briller dans une vie consciente et «prendre une forme».
«L'homme juste» est celui qui manifeste dans le monde, en toute liberté et dans une conscience lumineuse, l'Etre Divin, présent dans son Etre essentiel, qui le manifeste par l'éclat de sa vie intérieure, par le rayonnement de sa façon «d'être là» et par la bénédiction qui accompagne tous ses actes.
L'état qui permet à l'homme de remplir cette mission est celui où l'Etre peut se manifester dans sa plénitude étincelante, dans son ordre intérieur et dans son unité. L'expression complète d'un tel état humain ne se réalise pas d'emblée : elle apparaît d'abord comme une personnalité existentielle qui, étant uniquement dirigée vers l'existence extérieure, empêche la prise de conscience de l'Etre authentique.
C'est pourquoi le démantèlement de cette personnalité extérieure, «naturelle», dont le centre est le petit «moi», est nécessaire. Le «moi » ne se préoccupe que de lui même et de la possibilité d'une existence sans heurts dans le monde. Il ne s'intéresse nullement à une «maturation» possible, issue de l’Etre authentique et ne s’affirme dans le monde que par une conscience tendant à encadrer la vie dans des notions et des principes rigides.

L'homme «se tient» ainsi dans le monde, d'une façon rationnelle, ne maîtrisant ce monde qu'en fonction d'un but et ne l'évaluant qu'en fonction de valeurs fermement établies. C'est précisément l'existence d'une telle attitude qui voile l'Etre dans la conscience.
Le centre de cet état est le «moi» qui fixe et distingue, n'ayant d'intérêt que pour ses propres aspirations existentielles. Par lui, l'homme s'écarte de la communion inconsciente avec l'unité de la Vie, et, avide de s'affirmer, n'ayant confiance qu'en lui-même, il fait, ainsi, face au monde. Cette position rigide entraîne inévitablement la rupture avec l'unité de la Vie et, à la place de cette unité, nous trouvons l'opposition entre le «moi» existentiel et l'Etre essentiel…
Pourtant, l'homme ne peut exister pratiquement que grâce à ce «moi» qui maîtrise le monde au moyen de notions fixes. Il faut donc que l'homme parvienne à développer une «manière d'être» où son «moi» reste préservé, tout en devenant perméable à l'Etre qui transcende les compréhensions du «moi». C'est alors qu'il pourra devenir un homme «authentique» dans le vrai sens du terme, une personne à travers laquelle se manifestera l'Etre dans l'existence.
Atteindre cette forme de «présence» requiert un «exercice » continuel qui exige de comprendre le quotidien comme «pratique spirituelle».

Karl Graf Durckheim - Pratique de la voie intérieure - Le courrier du Livre


dimanche 15 juin 2008




Il y a des blessures qui arrivent si tôt
qu'aucun combat ne peut être mené.
Elles demandent un retour si profond en soi
que seul Dieu peut être trouvé.

Mayah Baty - L'Une


Marc Marciszewer - Observer ...

J'aime à lire et relire ce texte pour chaque fois revenir à une vigilance et à une attention portées par ce regard pertinent et bienveillant vers moi même. C'est une invitation à un geste si simple ... pour continuer à se déc-ouvrir ...

www.buddhaline.net


L’observation se découvre chaque fois que nous n’intervenons pas, et bien sûr, nous ne pouvons pas décider de ne pas intervenir, ce serait encore une intervention ! Tout ce que nous pouvons faire est apprendre à observer de moment en moment ce qui se présente à nous, pensées et sensations, et dans le même temps pressentir, nous sensibiliser à l’espace infiniment silencieux où elles naissent et meurent. Non pas le silence qui exclut les bruits et les pensées, qu’on peut atteindre à force de concentration, mais celui, naturel et toujours présent, qui inclut absolument tout ce que nous pouvons expérimenter...

Cela exige que nous fassions connaissance intimement, expérientiellement, avec cette dynamique égocentrée interventionniste, sans la contrarier ou chercher à nous en débarrasser. Juste observer, laisser venir et partir ce qui se présente à notre attention, sans nous fixer où que ce soit, sans focaliser sur quoi que ce soit.

Notre difficulté principale réside essentiellement là : traverser les yeux ouverts toutes les couches de conditionnement, aussi bien sensorielles qu’affectives ou conceptuelles. Et pressentir l’espace infiniment ouvert au-delà de ces vagues mentales et sensorielles.
Bien souvent, notre habitude réactive dévoie l’observation.
Nous commençons à observer, mais à l’arrière se nichent nos espoirs, nos attentes, nos craintes, nos représentations, et dès qu’il y a un moment de silence, ils surgissent et leurs vagues troublent la surface de notre conscience, si bien qu’il nous semble presque impossible de plonger plus profondément et de voir clair.

Pour nombre d’entre nous, même si nous avons un pressentiment de l’infinie disponibilité de notre être véritable, quelque chose nous fait douter. Nous croyons tellement à la réalité de notre personne, nous sommes tellement identifiés à nos pensées, à nos sensations, à nos émotions, à nos représentations, que nous sommes totalement inconscients du tableau sur lequel elles viennent s’inscrire.
Peu importe que nous ayons ou non un maître ou une pratique. Peu importent nos conditions de vie. Peu importe la façon dont nous expérimentons la vie. Seule importe notre disposition d’esprit : voulons-nous vraiment découvrir la réalité telle qu’elle est, ce que personne ne peut faire pour nous ?
Voulons-nous vraiment être libre, ne dépendre de rien ni de personne ?

Il est important de savoir expérientiellement ce que nous voulons réellement, et le moyen de le savoir est d’observer.
Savoir expérientiellement implique d’observer notre sensibilité corporelle. Si nous ignorons la relation entre nos pensées et nos sensations, si nous ignorons la façon dont notre corps est affecté par les images mentales, les représentations, les peurs, les désirs, si nous ignorons l’état réel dans lequel nous sommes sensoriellement dans le moment même, alors nous ne percevons pas, nous pensons. Nous savons qui nous pensons être, qui nous croyons être, mais nous ne percevons pas, nous ne voyons pas.

Observer les sensations met en évidence nos croyances, nos théories, nos fantasmes, nos craintes, nos identifications. Observant les sensations à travers tout le corps, nous voyons que nous passons l’essentiel de notre temps à réagir aux sensations, à tenter d’éprouver uniquement des sensations agréables, plaisantes, confortables. Dès que nous éprouvons une sensation que nous qualifions de pénible, d’inconfortable, nous déployons toute notre énergie à essayer de l’évacuer, de l’éliminer. Nous n’observons pas, nous réagissons, nous intervenons.
Cela aussi il nous faut l’observer.

Mille fois peut-être, nous allons réagir, intervenir. Mais de temps à autre, il va y avoir des moments, même fugaces, où nous cesserons d’intervenir, nous cesserons de chercher à expérimenter autre chose que ce qui nous est accordé dans le moment. Ces moments sont des moments bénis, car ils mettent en évidence la possibilité d’approcher tout autrement ce que nous expérimentons.
Ce sont ces moments qui nous font basculer de l’acte conscient et délibéré d’observer à l’observation même, sans la moindre intention, sans la moindre séparation.
Lorsque nous accordons du temps à observer nos sensations, les réactions qu’elles provoquent, notre sensibilité sensorielle se développe, s’affine. Nous percevons des choses de plus en plus subtiles, et cela aussi devient éventuellement un obstacle : nous pouvons nous approprier cette sensibilité, et en rester là. Cela aussi il nous faut l’observer.

L’observation des sensations n’est pas une fin en soi. Son véritable propos est de faire passer de la dynamique interventionniste, réactive, à la (non) dynamique de l’observation.
Il ne s’agit pas de pratiquer l’observation des sensations en vue de... mais d’observer et réaliser qu’en vérité, nous ne sommes pas ce que nous observons, mais ce qui observe.

Marc Marciszewer - Extraits du texte original

mardi 10 juin 2008

"... Comme la lune disparaît derrière un nuage
Un pur regard silencieux est préférable ..."

Rumi


Daniel Odier - Instants de présence

Vaste abandon à la présence et au silence, sans objet ...

www.danielodier.com


Les montagnes sont les montagnes, les rivières sont les rivières, la terre, les monts, les fleuves, l'Océan, les étoiles, ne sont autres que votre propre coeur.

Cette perception que la conscience est l'univers nous permet d'être à la fois infini et présent à tous les petits détails de la vie. C'est-à-dire totalement immergé dans la réalité. Nous n'avons pas besoin de nous installer dans une grotte ou dans un monastère car nous contenons tout ce que nous recherchons à l'extérieur. C'est vraiment ça le sens de la pratique : entrer dans cette dynamique créative où nous nous relâchons complètement par rapport à la culpabilité d'être, de faire, de ne pas faire assez, de réussir ou de manquer, de ne pas être ceci ou cela, d'avoir certaines capacités et pas d'autres. Nous nous apercevons peu à peu que toutes ces capacités et toutes ces limites sont illusoires par rapport à notre essence absolue, à notre nature originelle. Dès que nous considérons l'ensemble de notre fonctionnement avec amour, il y a éclosion.

Le tantrisme est une voie où nous apprenons à nous respecter totalement et à regarder à quel point notre fonctionnement merveilleux et notre liberté innée sont entravés par nos croyances, nos peurs, notre espoir, notre vie «spirituelle». En touchant la liberté de temps en temps, tous ces micro-éveils suspendus dans l'espace, entrecoupés de périodes plus ou moins difficiles ou chaotiques, vont se connecter et former un réseau lumineux et spatial qui va cueillir chaque instant en vol.
À partir du moment où ces instants de présence s'inscrivent dans notre vie, nous entrons dans la pratique de Mahâmudrâ alors que nous ne faisons absolument rien pour pratiquer, pour collecter des expériences spirituelles, pour accroître notre capital éveil. Un vague acte de présence se manifeste et Mahâmudrâ se répand partout. Si nous sommes tendu, nous nous faisons violence. La pratique peut alors devenir une réelle agression envers soi-même. Beaucoup de chercheurs, obsédés par l'efficacité, se perdent ainsi. Dès qu'il y a performance cela nous bloque.

La voie est un jeu qui consiste à sentir que la seule chose passionnante dans la vie est ce vaste abandon à l'espace, tout en s'offrant le luxe d'attendre qu'espace et silence se manifestent tout doucement. Lorsque l'espace et le silence se manifestent spontanément, nous sommes à nouveau victime de la frénésie. Au début, ça marche même très bien. Nous progressons vite, puis soudain tout disparaît. Il ne se passe plus rien. Pourquoi? Parce que lorsque l'intensité est excessive nous cessons de jouer. Nous devenons un yogin avec plan de carrière mystique. Nous prévoyons notre éveil dans six mois. Nous nous demandons s'il ne serait pas temps de transmettre. Nous sommes déjà sur une voie de garage. En gardant le ressenti du jeu, nous trouvons la juste mesure. Nous cessons d'en faire trop ou pas assez. Notre manière de pratiquer devient subtile, authentique. De temps en temps, un état émerge et nous le laissons vivre, aller au-delà, se perdre.


Par l'intensité du désir sans objet la contemplation émerge dans le coeur du tântrika uni au frémissement profond.

Daniel Odier - L’incendie du cœur - le Relié Poche


samedi 7 juin 2008



"L'Amour, c'est réaliser l'unité dans la dualité"

















Jean klein - Etre ouvert à l'ouverture...

Encore et encore, l'écoute du corps, de la sensation et s'ouvrir à cette disponibilité d'écoute ...


Sachez prendre du recul, ne pas vous laisser envahir par les mouvements de la vie: faire ce qui doit être fait, y réfléchir auparavant, mais en ne leur donnant que l'intérêt qu'ils méritent. Quant à votre corps, … au cours de vos promenades, ne comparez pas, restez dans la sensation. Voyez comme le vert des arbres vous fortifie, comme l'or de l'automne agit sur vous. Absorbez-les, sentez-les, touchez-les, admirez-les. Réjouissez-vous de ce qui vous émerveille, constatez, sans vous reportez au passé, à la mémoire. Votre regard manque parfois de fraîcheur, épurez-le, vous verrez, ce sera extraordinaire ensuite. Seul, le lâcher prise nous permet d'abandonner tour ce que nous ne sommes pas - nos résistances, nos agressions -, de nous libérer du faire et du non-faire pour être dans une parfaite disponibilité, un état d'attente sans rien attendre.
En d'autres mots, c'est une ouverture où, en fin de compte, nous sommes ouverts à l'ouverture. Vivez cela tous les jours, par une sorte de rappel, et ce n'est pas un problème de durée, nous sommes dans ce cas, au-delà de la durée; vos activités porteront l'empreinte de quelque chose de sacré: le retour à soi-même, à son origine, à sa demeure.
Mais, pour arriver à ce seuil, votre lâcher prise doit être complet, sans réserve. Commencez par prendre conscience de votre corps, explorez-le attentivement, sans but, sans chercher de résultat. Vous n'êtes plus complice de vos résistances, de vos agressions. celles-ci ne sont plus alimentées, fortifiées, tout se passe au niveau de la sensation et à ce moment-là, vous laissez faire. Votre volonté n'y est pour rien, cela se produit dès que vous avez constaté votre manque d'ouverture. Vous n'avez pas alors un corps mort, non, c'est votre corps énergétique qui s'est éveillé, manifesté. «Faire», et «non-faire» sont des états dans lesquels on entre et desquels on sort. Il est en vous un non état qui les coiffe et là, vous êtes au seuil de l'être. Voyez cette disponibilité. C'est votre seule ressource du reste; ne choisissez pas, ne concluez pas, soyez seulement prêt à recevoir, à accueillir. Mais n'oubliez pas; il n'y a rien à accueillir, faites fête à l'accueil, c'est tout.

Jean Klein - A l'écoute de soi - Editions Les Deux Océans


mercredi 4 juin 2008

Asseyez vous au pied de l'arbre ...


Osho - Abandonner le langage...

Comment rester dans la présence sans mots...


Pendant une heure au moins, abandonnez le langage. Le langage est très très signifiant. Les animaux sont silencieux, les arbres sont silencieux, ils ne discutent pas, ils n'ont pas de textes sacrés. Un arbre n'est ni chrétien, ni hindou, ni musulman. Il est simplement là, dans sa beauté, sans aucun nom. Il ne connaît même pas son propre nom ; ces noms sont donnés par les êtres humains. Votre société est créée par le langage, votre savoir est créé par le langage. Songez un instant, si soudain un miracle avait lieu et que le langage disparaissait du monde, quelle serait la différence entre un homme et un animal? Quelle serait la différence entre vous et un arbre? Quelle serait la différence entre un hindou et un musulman? Il n'y aurait pas de différence. Toutes les distinctions sont créées par le langage.

Asseyez-vous au pied de l'arbre, regardez la rose, et ne prononcez aucun mot, ni à l'extérieur, ni à l'intérieur. Soyez seulement présent. Laissez la rose s'ouvrir en votre Présence, et laissez votre présence envelopper la rose. Qu'il y ait une rencontre sans langage. Soyez aussi silencieux que la rose ; tout comme la rose ne dit rien de vous ; ainsi je vous en prie, ne dites rien de la rose. La rose ne dit pas quel bel homme vous êtes. La rose ne dit pas que vous êtes un homme ou une femme, que vous êtes blanc ou noir. La rose ne dit rien; la rose est dans un silence immense, vibre en silence. Ainsi devriez-vous vibrer. Asseyez-vous à côté d’elle, contemplez-la, observez-la tout simplement, ne laisser pas venir le langage. Si des mots viennent, écartez-les. Restez indifférent aux mots. Ils viendront, ce sont vos vieilles habitudes. Ils ne vous quitteront pas si facilement. Vous les avez tant utilisés, tant exploités. Vous avez tellement dépendu d'eux qu'ils ne vous laisseront pas si facilement : ils rôderont autour de vous, ils bourdonneront autour de vous, ils vous tracasseront. Ils viendront et diront «belle rose...». Restez indifférent, ne coopérez pas. Je ne vous dis pas de les combattre ; simplement ne coopérez pas - cela suffira. Se battre ne sert à rien. Du moment où vous vous battez, vous vous mettez dans le pétrin, la confusion.

Si vous vous battez avec un mot, vous aurez besoin d'un autre mot pour le combattre. Vous ne pouvez vous battre avec un mot sans d'autres mots. Un mot vient et vous dites: «Je ne suis pas censé entendre de mot. Bhagwan a dit de rester assis en silence.» Mais ce sont toujours des mots. Ou vous dites : « Ne savez vous pas que je médite? Ne venez pas vers moi.» Mais cette «méditation» est encore un mot. Vous ne pouvez combattre qu'avec des mots. Pour combattre avec des mots, vous aurez besoin de plus de mots et vous retomberez dans la même ornière. Non, ce n'est pas la peine. Laissez les mots passer, laissez-les couler; c'est bien ainsi. Soyez indifférent, soyez neutre. Et ils bourdonneront autour de vous pendant quelques jours. Puis, peu à peu, ils se sentiront négligés; peu à peu ils sentiront que vous n'êtes plus intéressé; peu à peu ils sentiront qu'ils ne sont pas les bienvenus. Et lorsque les mots commencent à sentir qu'ils ne sont pas bienvenus, lorsque les pensées commencent à sentir qu'elles ne sont pas bienvenues, elles commencent à disparaître. Pour eux vous n'êtes plus un hôte.

Osho - La voie de l'Amour - Le Relié Poche