samedi 31 décembre 2011


L’an pointera enfin son nez dans le coin
entre la mi-nuit et le jour à peine né
Ainsi réunie l’an-née pourra s’épanouir
dans le joyeux décompte de son impermanence.

La délicatesse du passage sonnera la cadence
et donnera le pas
L’inconnu tiendra encore le fils
et s’harmonisera comme de bien entendu
Avec l’ordinaire et toutes nos histoires bien entretenues.

Émerveillés par la magie fugace et trépidante de son tour du monde
Nous contemplerons comme si c’était toujours la première fois
Le chariot flamboyant des 2012 étoiles invitées à danser …
Dans la ronde tout en mystère de chaque instant à vivre.


vendredi 30 décembre 2011

Bertrand Vergely - Le lien à la vie fondamentale qui vit en nous

Que cet extrait du texte de Bertrand Vergely, philosophe, puisse soutenir tous les chercheurs en chemin, pour accéder encore et encore à la profondeur de l'être et déployer la paix.


Tout être humain a des racines ontologiques et pas seulement terrestres. Il ne le comprend qu'en prenant conscience que pour être lui même, il faut être, tout court.

Etre veut dire que l'on accepte de recevoir en soi la source de toute vie, dont la sienne, en se laissant habiter par cette source. Celle ci n'est pas seulement ce courant de vie récapitulant toute l'évolution. Elle va au delà de ce courant, dans les profondeurs de l'origine, qui relève d'un immense amour pour la vie et les hommes.

La plongée en soi même révèle l'être des profondeurs. En le faisant surgir, elle fait monter une immense paix. Pour soi, pour le monde. Paix de savoir qu'existe une vie plus profonde que les apparences. Paix de se sentir vivre pour la première fois, de découvrir que cette paix parle aux autres. Comme si le monde l'attendait secrètement, et s'il était heureux de pouvoir se dire : "Enfin, un homme en paix."

C'est en appelant à exister la profondeur de soi qu'on la fait apparaître. Cela s'appelle prier ou méditer. En se liant d'une façon fondamentale à la vie fondamentale qui vit en soi, on transforme non seulement sa vie, mais le monde.


Bertrand Vergely - La foi ou la nostalgie de l'admirable - Editions Albin Michel



lundi 19 décembre 2011

Bertrand Vergely - La foi lumineuse, l'intelligence viviviante



L'esprit n'est pas abstrait, pas intellectuel non plus. Il est intelligence et pénétration. Il fait la lumière sur tout ce qui existe. Mais il y a davantage en lui. Il est aussi énergie. C'est elle qui incite à penser et à agir. Ce qui est une autre façon d'être lumineux. Dans une situation qui paraît une impasse, ayons l'idée d'avoir une idée et d'agir, le cours des choses se transforme. Cette idée donne le courage de vivre, avant de donner des idées et des réponses.

Il existe deux lumières au sein de l'esprit.
L'une est la lumière de la foi, l'autre la lumière de l'intelligence. Si la seconde est la pleine manifestation de l'esprit, révélant toutes choses et tout être, la première est la source de tout esprit, sous la forme de l'énergie nécessaire à toute intelligence. Ces deux lumières sont inséparables l'une de l'autre. Grâce à leur concours réciproque, l'esprit est véritablement infini. Car la symbolique de la double face signifie que rien n'est unilatéral. Rien n'est refermé sur lui-même. Et l'expérience le prouve abondamment.

Qu'une intelligence cesse d'être soutenue par une foi, celle-ci n'est plus lumineuse, mais triste, capable d'analyser le monde, mais non de le transformer afin de le faire vivre pour aller de l'avant. Qu'une foi, à l'inverse, cesse de se manifester dans une intelligence, celle-ci n'est bientôt plus qu'un élan vidé de substance.

On critique l'intelligence desséchée. Et l'on a raison. On critique la foi aveugle. Et l'on a également raison. Car une authentique culture de l'esprit a besoin des deux. De l'intelligence, afin que la foi devienne lumineuse. Mais aussi de la foi, afin que l'intelligence devienne vivifiante. Il importe donc de lui rendre la place qui lui revient.


Bertrand Vergely - La foi ou la nostalgie de l'admirable - Editions Albin Michel



vendredi 9 décembre 2011

Karlfried Graf Durckheim - L'ombre et la lumière



Toujours l'ombre et la lumière vont de pair.

La Mère, compagne d'Aurobindo, insiste auprès de ses disciples pour dire : « Si vous découvrez une ombre très épaisse et très profonde, soyez sûr, quelque part en vous, d'une grande lumière. A vous de savoir utiliser l'une pour réaliser l’autre. C'est la moitié obscure de la Vérité » précise Aurobindo.

En Extrême-Orient, ce thème est bien connu : au centre de toutes nos ténèbres il y a un soleil ; au cœur de nos maux, il est un mystère inverse, chaque élément aussi obscur qu'il soit. Même l'erreur la plus grotesque, contient des abîmes de vérité. Le tout c'est de passer de l'un à l'autre ... et tous les yogas s'y évertuent.

Dans le christianisme ce passage, cette Pâque prend la figure de la croix, mais - on l'a parfois trop oublié en Occident, - de la croix transfigurée. L'acceptation libre de la mort ouvre sur la résurrection, les deux sont indissociables.


Toutes les traditions initiatiques en parlent, la réalisation de l'être passe toujours à travers une mort. Mais seul est capable de parler de la vie, de donner la vie et d'enseigner la vie, celui qui sait quelque chose de la mort et qui en a une certaine expérience. Mourir implique toutes les morts dans notre vie quotidienne : chaque perte qu'on accepte, chaque lien qui se brise ou qu'il faut briser, chaque renoncement choisi ou imposé et mille autres manières ... C'est toute une éducation, une ascèse qui est à la base de ce développement, de ce chemin initiatique.


Karlfried Graf Durckheim - Dialogue sur le chemin initiatique - Editions Albin Michel