mercredi 25 juillet 2012

Karl Graf Durckheim - Tout se fait en son temps


Un homme de maturité innée est bon parce qu'il comprend tout en fonction de la nécessité du devenir.
 
Il pardonne, et il surmonte son impatience, car il connaît la sagesse de l'Etre qui veut « que tout se fasse en son temps! » Ce n'est pas la mesure de l'achèvement supérieur des formes qui lui importe, car il ne connaît qu'un seul péché : demeurer dans l'isolement égocentrique, dans la séparation, s'arrêter sur le Chemin, qui est finalement la voie de l'Unité. 

Son amour, toujours tendu vers une croissance salutaire, ne se permet plus de répis. Grâce à sa compréhension, il réussit à « dissoudre », nœud après nœud. Il écarte les pierres qui gênent le pas suivant. 

Il ne prive pas autrui des fruits salutaires de la souffrance, car il sait combien elle est fertile, mais il indique comment la transformer d'une manière créatrice. Et jamais il n'oublie que tout ce qui vient de l'Etre, vient à son heure. 



Karl Graf Durckheim - La percée de l'Etre - Editions Le courrier du livre - 



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samedi 14 juillet 2012

Etty Hillesum - Tout est en moi ....



« La vie et la mort, la souffrance et la joie, les ampoules des pieds meurtris, le jasmin derrière la maison, les persécutions, les atrocités sans nombre, tout, tout est en moi et forme un ensemble puissant. 

Je l'accepte comme une totalité indivisible et je commence à comprendre de mieux en mieux pour mon propre usage, sans pouvoir encore l'expliquer à d'autres, la logique de cette totalité. 

Je voudrais vivre longtemps pour être un jour en mesure de l'expliquer ... J'ai réglé mes comptes avec la vie, je veux dire : l'éventualité de la mort est intégrée à ma vie. Regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir cette vie. 

A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilée méritant à peine le nom de vie. 
Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d'une vie complète, et en l'y accueillant on élargit et on enrichit sa vie. » 

Etty Hillesum - Une Vie bouleversée -