mardi 24 février 2009

Yvan Amar - Une intelligence plus vaste...



Il n'y a de liberté que dans l'intégration absolue.
Il n'y a pas de liberté en sortant, en s'excluant de la roue de la vie.
Une liberté en s'intégrant

En retrouvant le sens d'une appartenance.
Une appartenance à quelque chose qui est de l'ordre de la roue
mais pas une roue fermée

Une roue beaucoup plus vaste que la représentation qu'on en a.

Pour cette raison, cela a un sens de faire grandir ce que nous appelons la sensation, l'émotion ou la pensée, dans la mesure où c'est se déployer, s'intégrer à une intelligence plus vaste que l'ensemble des parties qui la constituent.

Yvan Amar - La pensée comme voie d'éveil - Le Relié Poche



mercredi 18 février 2009


Tant que le mental et les émotions sont toutes puissantes,
nous ne vivons pas notre existence, nous la pensons.
Si le mental meurt, nous pourrons alors aimer ...


samedi 14 février 2009

Thierry Vissac - L'Amour nous révèle la nature essentielle de la Vie


L'Amour n'est pas une émotion. L'Amour n'est pas lié à une personne et il ne lie à personne. L'Amour est la substance même de la Vie. On reconnaît «l'expérience» de l'Amour au fait qu'elle nous révèle la Nature essentielle de la Vie. L'Amour est une Communion. Il ne s'agit même pas d'un sentiment, même si nous pouvons traduire la communion par ce terme. L'objet, la situation ou l'être humain que nous croisons est le support ou la destination de l'Amour, c'est le moment où l'existence personnelle se reconnaît Unique et Infinie. Il n'y a alors plus «personne» pour aimer une autre «personne».
La Communion, l'Amour, tolèrent la distance physique parce qu'il a été vu que la substance de l'Amour n'est pas contenue dans «le contact», dans «l'autre», mais qu'il peut être indifféremment reconnu à tout moment, en toute personne, quelle que soit la distance, quels que soient les intérêts ou manque d'intérêts que l'ego peut y trouver.

Thierry Vissac -
www.istenqs.org


vendredi 13 février 2009

Pascal Pichaud - Restons dans l'immobilité intérieure...



S’il est une habitude mentale, c’est de tenter d’échapper à la réalité concrète. Au nom d’une insatisfaction, d’un manque ou d’une attente qui semble inacceptable, la pensée en refus va créer un désir : transformer ce qui est.
L’espoir d’un changement va naître et mettre en action le mouvement d’aller vers, faisant perdre à celui qui l’anime, son statut originel d’Immuable. Les qualités naturelles de sérénité et de paix feront place à l’agitation, la nervosité, l’incompréhension et parfois au désespoir.
Ce désir de transformation est un leurre, un choix que le mental inflige. Plutôt que d’accepter ce qui est, il se propose par l’imaginaire de virtualiser l’existence et ainsi évite de la vivre telle qu’elle est.
Sortir de l’immobilité intérieure engendre la tension.
Rester dans l’immobilité intérieure, témoin de ce qui est, permet d’être indépendant d’un mental qui ne cesse de vouloir ce qu’il n’a pas, repousse ce qui lui déplaît et oblige en une course folle à la réalisation des désirs.

Ne transformez rien, ne changez rien, ne bougez plus.
Voyez l’œuvre de perfection s’accomplir d’elle-même.
Contemplez.
Contemplez la performance miraculeuse de l’intelligence Divine, indépendante de toute volonté humaine.
Contemplez le PARFAIT de votre vie, contemplez le PARFAIT en action par amour pour vous.
Ne cherchez plus la transformation, laissez la venir à vous.
Ne cherchez plus à vous transformer, laissez vous transformer.

Pascal Pichaud


lundi 9 février 2009

Martin Evans - Cultivons la bonté envers nos pensées

Martin Evans est un disciple laïque de la communauté bouddhiste Theravâda (tradition monastique de la forêt en Thaïlande)


J'avais l'habitude de dire « si c'est possible de lâcher, lâche », et je testais des choses avec ce mantra. J'avais l'habitude de soumettre à cette enquête tout ce qui me venait à l'esprit. Ensuite je testais mes sentiments, me demandant «Qui ressent de cette manière ?» et m'arrêtais sur le silence qui s'ensuivait dans mon esprit.
C'est la pratique de connaissance profonde (vipassanâ). Elle ne dépend d'aucune technique de méditation, c'est seulement une manière d'abandonner notre attachement au moi et au mien, notre esprit avide. Mais nous n'essayons pas de mettre l'esprit en échec.
Nous voulons nous battre avec l'esprit parce qu'il n'est pas comme nous voudrions qu'il soit. Mais nous devrions changer d'attitude. Nous devrions cultiver la bonté envers les pensées qui surgissent dans nos esprits. En essayant de supprimer les pensées ou de leur faire barrage, nous leur donnons plus de pouvoir. Quand nous n'y faisons pas particulièrement attention, elles s'en vont de leur plein gré, quand elles veulent. Cette volonté de supporter ce qui surgit dans l'esprit demande de cultiver une patience sans borne ; quelle merveilleuse qualité à développer !


Certaines pensées sont très collantes. Les pensées persistantes sont celles dont nous voulons le plus nous débarrasser. Ce sont celles qui ont quelque chose à nous apprendre. Nous devrions donc les écouter. Laissons-les être nos enseignants. Quand nous aurons appris ce que nous devons savoir, elles ne nous ennuieront plus à nouveau.
C'est comme si vous conviez vos invités dans une pièce où il y a une seule chaise et que vous êtes assis dessus. Vos invités sont les bienvenus, mais il ne peuvent pas rester longtemps car ils n'ont pas d'endroit où s'asseoir. Quand les gens sont dans l'inconfort, ils se révèlent et vous pouvez les voir comme ils sont vraiment.
Nous ne devrions donc pas lutter contre nos pensées. Sélectionner celles que nous aimons ou que nous n'aimons pas ne fait que nous piéger dans nos préférences, notre monde conditionné. Ce n'est pas la façon de les voir comme elles sont. L'esprit est un réceptacle à pensées. En lui, les pensées surgissent et cessent ; c'est la nature de l'esprit.

Quand vous pratiquez la présence d'esprit, cette pratique du maintenant, vous êtes conscients de tout ce qui surgit dans le moment. Quand les pensées surgissent, vous les laissez demeurer debout jusqu'à ce qu'elles partent. C'est ainsi que vous devriez vous comporter avec vos pensées. Vous ne vous asseyez pas avec une pensée de convoitise ou une pensée de colère. Laissez-les demeurer debout jusqu'à ce qu'elles se révèlent et partent.
Mais ne méprisez pas les pensées, car si vous le faites vous mépriserez l'esprit. C'est dans l'esprit que les connaissances profondes surgissent. L'esprit est le lieu de notre réflexion, là où nous pouvons voir les choses comme elles sont. Nous n'avons pas de meilleur ami que notre esprit.
J'ai entendu des gens dire que ce qu'il veulent faire c'est arrêter l'esprit. Mais ils concentrent l'esprit ici même pour échapper à ce qu'il n'aime pas ici même. Ils s'enfuient. Ils pensent qu'il y a un endroit où ils peuvent se cacher. Mais ils essaient de se cacher dans leur propre maison. De quoi se cachent-ils ? C'est terriblement triste, car ce corps et cet esprit est tout ce qu'ils ont au monde. Ce qu'ils doivent arrêter, c'est l'esprit avide. C'est alors que l'on trouve le vrai bonheur.


Nous habitons un corps, c'est ce qui nous maintient sur terre. Il peut nous causer beaucoup de douleur. La douleur physique contribue à nous rappeler que nous sommes liés à un corps. Elle nous ramène sur terre. C'est un bon endroit pour centrer l'esprit et laisser aller.
De même pour l'agitation (l'in-quiétude). Ce sont nos enseignants. Nous devrions rester avec eux et apprendre. Ne vous précipitez pas hors de la classe avant que le maître ait terminé la leçon. Regardez cette agitation. Ce n'est pas un problème, c'est un professeur magnifique, mais nous devons développer la patience pour rester avec elle.

Pourquoi faisons-nous cela ? Parce que cela nous conduit à la liberté. Quand nous savons ce qu'est l'agitation, nous n'avons pas besoin de la fuir. Quand nous cessons de fuir, l'esprit est complètement calme, à la fois pour le corps et pour l'esprit, quel que soit ce qu'apporte le moment, dans le moment, dans le maintenant.

Et c'est ici que la transformation se produit, ce retournement de ce qui a été si longtemps caché à l'intérieur. Toute notre humanité, vulnérabilité et compassion, repliées à l'intérieur, se tournant vers le monde comme une fleur qui s'épanouit.
Il faut peut-être développer beaucoup de qualités que nous n'avons pas encore. Mais plus que tout nous devons développer cette qualité de confiance. C'est la confiance dans le chemin de la pratique et notre certitude de notre propre capacité de réflexion naturelle pour comprendre ce corps et cet esprit et voir les choses comme elles sont.




dimanche 8 février 2009



Aimer c'est révéler à l'autre sa splendeur
et lui rendre sa liberté


Eric Baret



jeudi 5 février 2009

Sylvie Germain - L'insolence de la Beauté

Sylvie Germain est essayiste et romancière. Ce passage nous invite à l'exploration généreuse de la Beauté, dans cette renaissance sensuelle au monde, dans sa force vive, son insolence et dans sa liberté.


L'expérience de la beauté est chaque fois une plongée dans une fontaine de jouvence ; nos sens, notre esprit «renaissent» au monde, des sensations et des intuitions aussi neuves que vivaces les traversent, les aiguisent.
Les artistes, et par excellence les poètes, sont des messagers de la beauté dont ils tentent de transcrire, en mots, en formes, en couleurs, en sons, les mystérieuses inflexions comme les mystiques le font du souffle de l'Esprit.
Mais tous ces messagers savent (ou alors, s'ils l'ignorent, quelle illusion mutilante !) que leurs œuvres ne sont et ne seront jamais que des ombres, aussi cristallines ou flamboyantes soient-elles, projetées par le subit jaillissement de lumière de la beauté qui demeure indicible.

Car la beauté est une force vive que rien ne peut enclore, immobiliser. On ne peut pas davantage capturer un rire que le frisson d'une caresse, le chant perçant d'un oiseau à l'aube que le fabuleux mugissement d'un grand vent, une trouée couleur de myosotis dans un ciel granité d'orage que le chatoiement argenté d'un peuplier, l'odeur d'un feu de ronces que celle d'un tilleul en fleur.
La beauté allie les extrêmes : la plus folle douceur et une pure violence, la sensualité et une chasteté toute de transparence, la fugacité et la puissance, la gravité et la jubilation, la rigueur et une totale liberté, l'insolence et la souveraineté...

Une souveraine insolence : celle qui surgit à l'improviste, crevant l'épaisseur du temps comme une fleur de rocaille d'un jaune éclatant perce et du même coup illumine un mur de pierres grises; une souveraine insolence qui provoque en rafale la surprise, l'admiration, la gratitude à l'égard de la terre, de la vie, et qui dynamise d'un même élan l'étonnement d'être«là», au monde, et le désir d'y croître ; d'y croître et d'y durer dans toute notre gloire de vivants.
C'est cette sève-là, ce souffle si vivifiant, cette ivresse doublée de lucidité, et par-dessus tout une intense capacité à produire de la liberté (pas seulement un sentiment de liberté, mais plus fondamentalement un sens et une intelligence de la liberté) qui fondent la beauté et rendent féconde son insolence. Il n'y a pas d'autre insolence qui vaille.

La liberté qu'offre la beauté est une liberté intérieure, celle qui instaure, ou restaure en nous un lumineux «esprit d'enfance» d'aventure et d'invention, de désir d'être et de partir sans cesse explorer le mystère du temps, de caresser le monde : visible et invisible. C'est celle qui d'un même mouvement nous renvoie à infiniment plus et autre que nous-mêmes et au cœur le plus secret de notre propre personne, là où luit l'absolu de la beauté qu'Augustin a découvert tardivement, mais si passionnément aimé. « Tard je vous ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je vous ai aimée. C'est que vous étiez au-dedans de moi, et moi, j'étais hors de moi... »

Sylvie Germain - Songes du Temps - Editions Desclée de Brouwer



lundi 2 février 2009


Toccando il tempo... par Eli - Elisabetta Ronchi



Albert Einstein - L'être humain dans ce tout de l'Univers...




Un être humain fait partie d'un tout qu'on appelle «l'univers». C'est un élément limité dans le temps et l'espace. L’être se ressent, avec ses pensées et ses sentiments, comme séparé du reste - une sorte d'illusion d'optique de sa conscience. Cette illusion est comme une prison qui nous confine à nos désirs personnels et à notre affection pour quelques personnes proches de nous. Notre devoir est de nous libérer de cette prison en élargissant le champ de notre compréhension et de notre compassion pour embrasser toutes les créatures vivantes, la totalité de la nature dans sa beauté.