samedi 30 octobre 2010

Dominique Baumgartner - L'énergie du désir conscient

Dominique Baumgartner est coach, thérapeute, superviseur et conférencière. Elle dirige et anime un cycle de formation au Coaching thérapeutique. Son livre rassemble l'ensemble de sa pensée à ce sujet.


L'énergie du désir ne s'embarrasse pas de la notion de choix elle lui préfère celle de l'orientation.
.... J'ai pu constater que la question du choix est la manifestation d'un encombrement intellectuel, là où l'énergie du désir est déniée.

Que nous soyons dans l'ignorance ou dans le contrôle de ce désir, le choix demeure une alternative, une dynamique d'opposition « ça ou ça » qui nous fait vivre les affres du renoncement, donc de la perte.

Le propre de l'énergie du désir conscient est de nous rassembler : le corps, le cœur et la tête sont alignés et nous rendent prompts à l'action : notre énergie est orientée.

A l'inverse, quand la tête contrarie le cœur ou le corps, l'énergie réprimée nous incline à la procrastination: «Je ne sais pas quoi faire » ; « Si seulement je connaissais quel est le bon choix » ; « Qu'est-ce que je dois choisir »...


Dominique Baumgartner - Coaching, une psychologie de l'Eveil pour les acteurs en entreprise - Extrait
www. cree-coaching.com




samedi 23 octobre 2010

Christiane Singer - Ce qui est ....



JE n'existe pas. TU n'existes pas. Ce qui existe, et dans quelle lumière! c'est ce qui s'est tressé entre nous, ce qui est filé entre nos deux quenouilles, la relation, l'entre-nous.

Ce qui n'est pas, c'est toi et moi - séparés - ; ce qui est, c'est tout ce qui nous relie, tout le champ fluctuant entre nos consciences, cette intensité, cette immensité que nous partageons, cette immensité tendue comme une vaste voilure entre Dieu, les choses et les êtres.

Ce qui n'est pas, c'est l'océan et la terre - séparés - ; ce qui est, c'est la grève où ils se rencontrent, les tapis de sable qui roulent et déroulent sans se lasser leurs vagues, l'espace de leurs jeux violents et doux.

Ce qui n'est pas, c'est le pêcheur et sa barque - séparés - ; ce qui est, c'est la partance et le désir et le vent qui ensemble les fait voguer.

Les entités, les choses, les êtres n'existent pas ; ce qui existe, c'est le souffle qui les mêle et les soulève.


Christiane Singer



samedi 16 octobre 2010



"Il y a en moi un lieu où je vis seule;
c'est là que se renouvellent
les sources qui ne tarissent jamais."


samedi 9 octobre 2010


Le soleil de minuit est l’ultime passage,
l’ultime purification qui nécessite d’aller en conscience
à la rencontre de notre être de lumière
pour renaître au monde dans l‘Amour.




A toi, Claire ...

La vie est sacré ...
La mort n'est jamais un échec.

Toute personne qui quitte la vie
passe le témoin à d'autres.
Nous ne choisissons pas notre destin,
ni encore moins nos maladies et notre mort.
Nous avons par contre, le choix du niveau auquel nous allons le vivre :
le refuser ou l'épouser.
S'accomplir est de dire, Oui à ce qui est.

"Si j'ai occupé dans la vie de certains une place lumineuse,
le sens de l'aventure est désormais de la remplir vous-mêmes :
soyez ce qu'en moi vous avez aimé.
Gardons vivant ce que nous avons frôlé ensemble de plus haut.

Alors amis, entendez ces mots que je vous dit là
comme un appel à être vivant ;
à être dans la joie et à aimer immodérément.
"

Marie de Hennezel ; Christiane Singer
Extraits



vendredi 1 octobre 2010

Christiane Singer - Et je reste là et je regarde...


... Après avoir traversé une existence très préservée, très occupée à éviter les naufrages, toute cette adresse à passer entre les catastrophes, entre les blessures. Et subitement, après quinze ans de mariage, l’arrivée d’une autre femme, l’arrivée dans une existence préservée d’un autre être, qui du jour au lendemain détruit l’univers que vous vous étiez construit.

Et la traversée, pendant deux ans, trois ans, de la solitude, de l’abandon, dans un pays étranger, dans un village au bout du monde. Et la rencontre du travail de Dürckheim et d’une remarquable femme, son élève, qui travaillait avec la voix.

Alors que j’attendais d’elle qu’elle me donne la force de faire mes bagages, et de partir avec mes fils, elle m’a dit : « Tu restes là, assise au milieu du désastre, là ".

Tout le travail que j’ai fait par la suite avec le corps, avec la présence au monde, aux choses, cette leçon, non seulement d’accepter l’inacceptable, mais d’y entrer, d’y établir ses pénates, entrer dans le désastre, à l’intérieur, et y rester, y rester ! Non pas fuir, mais oser rester, à l’endroit où je suis interpellée, à cet endroit où tombent tous les masques, où tout ce que je n’aurais jamais pu croire s’avère être en moi, tous les démons, toute l’ombre. Les paroles éclatent et tous les démons déferlent dans la vie, la jalousie, l’envie de meurtre, l’autodestruction. Et je reste là et je regarde...

... Nous connaissons dans notre Occident deux voies quand nous sommes dans un état d’étouffement, d’étranglement. L’une c’est le défoulement, c’est crier, c’est exprimer ce qui était jusqu’alors rentré. Il y a de nombreuses formes de thérapies sur ce modèle et c’est probablement, en son lieu et place, quelque chose de très précieux, pour faire déborder le trop plein. Mais au fond, toute l’industrie audiovisuelle, cinématographique, est fondée sur ce défoulement, cette espèce d’éclatement de toute l’horreur, de tout le désespoir rentré, qui en fait le prolonge et le multiplie à l’infini.

L’autre réponse, c’est le refoulement : avaler des couleuvres, et devenir lentement ce nid de serpents sur deux pattes, avec tout ce que ces vipères et couleuvres avalées ont d’effet destructif sur le corps et l’âme.

Et le troisième modèle qui nous vient d’Extrême-Orient et qu’incarnait Dürckheim : s’asseoir au milieu du désastre, et devenir témoin, réveiller en soi cet allié qui n’est autre que le noyau divin en nous.

J’ai rencontré voilà quatre jours, en faisant une conférence à Vienne, une femme. Et c’est une belle histoire qu’elle m’a racontée qui exprime cela à la perfection. Elle me disait à la perte de son unique enfant, avoir été ravagée de larmes et de désespoir, et un jour, elle s’est placée devant un miroir et a regardé ce visage brûlé de larmes, et elle a dit : « Voilà le visage ravagé d’une femme qui a perdu son enfant unique », et à cet instant, dans cette fissure, cette seconde de non identification, où un être sort d’un millimètre de son désastre et le regarde, s’est engouffrée la grâce. Dans un instant, dans une espèce de joie indescriptible, elle a su : « Mais nous ne sommes pas séparés », et avec cette certitude, le déferlement d’une joie indescriptible qu’exprimait encore son visage. C’était une femme rayonnante de cette plénitude et de cette présence qu’engendre la traversée du désastre.

Il existe, paraît-il, dans un maelström, un point où rien ne bouge. Se tenir là ! Ou encore, pour prendre une autre image: dans la roue d’un chariot emballé, il y a un point du moyeu qui ne bouge pas. Ce point, trouver ce point. Et si un seul instant, j’ai trouvé ce point, ma vie bascule, dans la perspective de la grande vie derrière la petite vie, de l’écroulement des paravents, de l’écroulement des représentations. Un instant, voir cette perspective agrandie...


Christiane Singer - Extraits de son livre : Du bon usage des crises - Editions Albin Michel -