Lorsque vous abordez un problème du point de vue de l’égo, il y a une confrontation d’objet à objet qui est partielle et fragmentaire. C’est seulement lorsque vous occupez la toile de fond (Témoin) que l’on peut vraiment parler d’un point de vue synthétique et global.
Pour pouvoir comprendre la perspective non-duelle, il faut se rendre compte que l'on est prisonnier de certains clichés qui nous font toujours voir les choses d'une façon duelle et fragmentaire. Pour retrouver la vision non-duelle, il faut nous habituer à reconsidérer les «fragments -objets» de notre connaissance usuelle dans leur relation avec les autres «fragments-objets» de manière à obtenir une vision globale de plus en plus étendue dans laquelle les oppositions et les conflits se transforment en complémentarité harmonieuse.
Il faut étendre cette «globalité» au maximum. En tendant vers ce maximum, notre vision globale nous présentera une réalité de plus en plus harmonieuse pour aboutir à la limite, à la vision unitive.
On constatera dans ce processus que tous les problèmes et tous les conflits ont pour cause une vision fragmentaire. À mesure que notre vision est moins fragmentaire et par conséquent plus globale, nous voyons les contradictions se réduire en oppositions et les oppositions s'atténuer peu à peu pour devenir des complémentarités.
Les complémentarités apparaissent alors comme des aspects de l'unité. Arrivé à ce point on est à la dernière étape. On se trouve devant une unité objective saisie par un sujet. Il n'y a plus qu'un pas à faire pour comprendre que cette dualité sujet-objet est encore irréelle et que le Réel est «Un».
Jean Klein - La joie sans objet - Editions Almora