lundi 6 avril 2009

Lorette Noblécourt - Consentement à l'essentiel

Lorette Noblécourt est écrivaine et nous livre dans ce récit introspectif et d'une exigence dépouillée, sa renaissance, passage de la névrose à l'Etre d'amour. Cheminement d'une grande limpidité de conscience, qui fait jaillir la lumière des ténèbres les plus oppressantes et délivre le regard du côté de la vie.


Nous savons qu’il n’y a rien à réussir car tout s’accomplit.

Chacun doit être défait de sa représentation pour être rendu seulement à ce qu’il est. Car être absolument ce que nous sommes c’est être beaucoup plus que ce que nous sommes. Devenir qui nous sommes c’est détruire en totalité la représentation que nous avons de nous-mêmes.

Cette vision exaltée de soi-même, cette identité idéale ; nous ne serons jamais celle ou celui que nous avons voulu être mais nous pouvons être enfin celle ou celui qui, en soi, devient. Cette défaite peut être notre plus grande victoire.

Cet homme qui croit être arrivé est un homme égaré. Toujours il faut recoudre les habits du voyage et repartir en soi même. Ce n’est pas s’élever dont il s’agit mais s’enfoncer. La véritable ascension relève, en réalité, d’une descente dans les profondeurs.

Et ce que nous appelons miracle est seulement la vie révélée dans son essence. La vie ce n’est ni scientifique, ni mystique ni magique ; c’est ontologique et poétique.

Et en éprouvant l’ombre et la lumière du monde, nous pressentons que l’ombre aussi a besoin d’amour.

Cette part inaltérable de l’Etre en nous, personne ne peut la posséder, y compris nous-même. Elle nous ouvre un accès continuel à la connaissance qui est un autre nom de l’amour.

La joie est la joie lorsqu’elle n’a aucune cause antérieure à elle-même. Comment chacun prend-il en charge son propre désir de vivre, comment chacun conduit-il ce désir vers la joie ? C’est la façon la plus humble que nous avons à notre portée d’appréhender les êtres.


Lorette Noblécourt - L'usure des jours - Editions Grasset