jeudi 24 janvier 2008

Eric Baret "Du point de vue de la tranquillité..."

Un autre extrait au sujet de la sexualité, percutant et bousculant ! Je communique cet extrait, non pour convaincre d'adhérer à cette pensée, ni pour déclarer que son auteur détient La Vérité .... mais pour nous donner un point fort de questionnement et permettre de nous positionner.
L'attention n'est elle pas aussi de rester en relation avec et dans notre dimension humaine ? Le danger ne serait il pas de s'en couper, au nom de la spiritualité et du divin ?


La sexualité n’existe pas. Pour la plupart des gens, c’est uniquement une compensation, une monnaie de marchandage. Cela permet d’attacher ou de sécuriser quelqu’un. Du point de vue de la tranquillité, il n’y a pas vraiment de sexualité. Vous pouvez éventuellement rencontrer quelqu’un avec qui vous sentez une profonde intimité et vous la célébrez par le regard, par le toucher. Vous célébrez aussi en écoutant ensemble, un concert, en faisant un voyage. A ce moment-là il ne s’agit plus de sexualité mais d’une expression de la tranquillité, il n’y a plus de besoin. L’accent est mis sur l’intensité et non sur la décoration. C’est très différent. Quand vous êtes avec quelqu’un qui a vraiment un sentiment d’autonomie, même la formulation de l’acte sexuel a complètement changé. Vous ne pouvez pas, quand vous avez un corps sensible et que vous vivez le pressentiment, faire l’amour a huit heures le matin, puis à midi puis à quatre heures de l’après-midi. Quand vous vivez une rencontre, vous en portez le parfum longtemps encore en vous. Vous n’avez pas besoin de recommencer deux heures plus tard. La fréquence des rapports diminue puisque l’élément substantiel est complètement différent. Cela ne part plus du manque. Tout vient du plein. Une véritable rencontre se fait du point de vue de ce non-désir. Sinon c’est une activité comme une autre, comme aller au cinéma. Et cela va très peu loin. Dans une rencontre véritable, le toucher, le regard, l’odorat, l’écoute sont stimulés. Vous pensez à la personne avant de la voir et vous ressentez encore sa présence après l’avoir vue. Il y a toute une fête des sens qui entre en action. Vous quittez complètement l’élément objectif de la sexualité. L’objet disparaît complètement. Il ne reste qu’écoute, que globalité.


Eric Baret - Extrait p 195-196 : Le yoga tantrique du cachemire - Ed du Relié Poche
http://www.bhairava.ws